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Martin Bormann, un nazi célèbre, écrit en 1930: "le national-socialisme et les concepts chrétiens sont incompatibles. Toutes les structures qui, d'une façon ou l'autre, peuvent influencer le peuple et affaiblir ou porter atteinte au Führer et au Parti national-socialiste doivent être éliminées." (The Century of Martyrs, Riccardi, p. 79)
Bien que les nazis considéraient les communautés religieuses comme de faibles entités (comparativement à la hiérarchie), celles-ci s'avérèrent bientôt plus inflexibles encore, ce qui attira l'attention des national-socialistes. En 1935, le gouvernement national-socialiste imposa des lois plus strictes sur le taux de change, ce qui affecta les congrégations religieuses. Le P. Franz Loh, supérieur provincial comprit immédiatement que l'avenir de la Congrégation en Allemagne était compromis. Comme il était impossible de faire vivre la maison de Sittard par des moyens légaux, il résolut d'envoyer de l'argent secrètement. De nombreux confrères apportèrent leur aide.
En 1935, après la nomination du P. Philippe comme évêque, "il vint à Sittard pour ordonner prêtres les diacres de la Province Allemande. Le lendemain de l'ordination, nous avons reçu des nouvelles très inquiétantes. La police secrète (la Gestapo) avait tout découvert. Un frère allemand les avait informés. »
Un procès eut lieu en 1936, à Krefeld. Quelques-uns des confrères accusés étaient déjà en prison, d'autres, comme le P. Loh, étaient en fuite. Le P. Loh, considéré comme la tête dirigeante, fut condamné à quatre années de prison, aux travaux forcés, à la perte de ses droits civiques pendant quatre ans et une amende de 500 000 marks.
Le P. Loh passa les années suivantes au Luxembourg. Quand la Seconde Guerre Mondiale éclata, il trouva refuge chez des religieuses. Les allemands le découvrirent le 10 décembre 1940, après l'invasion du Luxembourg. Ils l'arrêtèrent immédiatement. "Il supporta très mal la prison. Cette vie très dure, ajoutée à son diabète, le conduisit à une mort rapide, quelques jours après que la communauté eut appris où il se trouvait. Le P. Loh est mort le 20 mars 1941. On remit sa dépouille à la communauté... Il fut interdit de prononcer une homélie, et deux membres de la Gestapo veillèrent à ce que cela fut respecté. Peu avant sa mort, le P. Loh avait confié à un confrère qu'il voulait offrir sa mort solitaire pour les communautés de la congrégation." (cf. Bernd Bothe, P. Franz Bernhard Loh,scj - Martyr for the Faith, Dehoniana 2000/3, p. 79-81). |
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