Liesse - suite
À l'époque du P. Dehon, Notre-Dame-de-Liesse (Liesse = Joie) est le plus important sanctuaire du diocèse de Soissons. Le P. Dehon a des souvenirs tout à fait différents liés à Notre-Dame-de-Liesse. En 1857, avec toute la famille, il y va pour la première fois. Dans ses Notes sur l'Histoire de ma Vie il écrit :
"J'aimais le mystère de ce pieux sanctuaire. Les ex-voto encourageaient ma confiance. Je priais de tout cœur." (NHV I 30r)
En 1873 Dehon participe à un pèlerinage à Notre-Dame-de-Liesse dont l'importance va bien au-delà du seul diocèse de Soissons. L'œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers -- fondée seulement l'année précédente -- organise sous la direction d'Albert de Mun son premier pèlerinage national. C'est aussi dû aux nouvelles possibilités techniques, comme les affiches et les revues pour la publicité, les tarifs de groupe des chemins de fer etc., que l'entreprise est un grand succès. Le 17 septembre 1873 plus de 10 000 hommes (selon les organisateurs) marquent le début de la dominance de l'Oeuvre des Cercles catholiques d'ouvriers dans le catholicisme social français.
Dehon qui y participe avec les jeunes du patronage St. Joseph de St. Quentin est enthousiasmé:
"Le 17 août est un jour inoubliable. C'est le grand pèlerinage des Cercles catholiques d'ouvriers à N.-D.-de-Liesse... C'était la revue d'une avant-garde catholique de la France. Les hommes chantaient et priaient... Les ouvriers du Val étaient là avec leur fanfare, les mineurs de Lens, d'Anzin et de Béthune avec leur lampe symbolique. C'était comme un rêve et une vision de l'ancienne France catholique." (NHV X 5s.)
De ce pèlerinage date le contact avec Albert de Mun et, comme beaucoup d'autres patronages et cercles d'ouvriers, suite à cette expérience, Dehon aussi adhère formellement à l'Oeuvre des Cercles catholiques d'ouvriers.
En 1875 Dehon, en tant que secrétaire du bureau diocésain des associations catholiques, prépare et met en œuvre la première assemblée annuelle à Notre-Dame-de-Liesse. Dans son discours il donne un aperçu - assez frustrant - des associations catholiques dans le diocèse de Soissons. Plus de 200 prêtres et laïques de toutes les parties du diocèse participent le 10 et 11 mars 1875 à cette réunion. Encore une fois Dehon est heureux: "Quelles belles journées! Ce fut le meilleur moment de mon ministère dans le diocèse."(NHV XI 93)